Place du test HPV dans le dépistage du cancer du col de l’utérus

Qu’est-ce que l’HPV ?

L’HPV (Human PapillomaVirus) est le virus sexuellement transmissible le plus fréquent.

75% des infections à HPV sont diagnostiqués chez des femmes, âgées de 25 à 65 ans.

La très grande majorité des infections à HPV sont transitoires car l’organisme élimine spontanément le virus mais dans près de 10% des cas, l’HPV persiste.

Sur la quarantaine de types HPV identifiés, la plupart sont responsables d’affections cutanées bénignes (condylome, papillome ou verrue) mais certains types d’HPV dit à haut-risque oncogène (HPV-HR) jouent un rôle majeur dans le développement du cancer du col de l’utérus (CCU) mais aussi d’autres cancers (vulve, anus, verge, oropharynx…) ; les HPV-HR types 16 et 18 sont les plus fréquents.

Le CCU représente la 2ème cause de cancer par ordre de fréquence chez les femmes dans le monde.

Comment dépister l’HPV ?

Il existe un test HPV (détection du virus par PCR) désormais pris en charge par l’Assurance Maladie dans certaines indications, réalisé sur un prélèvement cervico-utérin comme pour un frottis cervico-vaginal (CV).

Ce changement de nomenclature s’appuie sur les recommandations de la Haute Autorité de Santé (HAS) de juillet 2019 : le dépistage primaire du cancer du col de l’utérus repose désormais sur le test HPV ou la cytologie cervicale (frottis cervico-vaginal) en fonction de l’âge de la patiente.



Chez une patiente de 25 ans à 29 ans, il sera réalisé en 1ère intention un frottis CV avec examen anatomopathologique du prélèvement à la recherche de cellules anormales (en effet, la femme jeune est très souvent porteuse du virus HPV et le test par PCR se révèle dans ce contexte peu pertinent).

Le frottis CV peut être réalisé par un gynécologue, un médecin généraliste, un médecin biologiste ou une sage-femme.

Si les 2 cytologies cervicales initiales réalisées à 1 an d’intervalle sont négatives, il est ensuite recommandé de réaliser le frottis CV tous les 3 ans.

En cas d’anomalies sur le frottis CV, un test HPV peut être réalisé de façon réflexe sur le même prélèvement cervico-utérin. 



Chez une patiente de 30 ans à 65 ans, le test HPV est recommandé en 1ère intention (test plus rapide et plus fiable que le frottis CV car automatisé et non opérateur dépendant).

Le prélèvement peut être réalisé par un pharmacien biologiste, un médecin biologiste, un gynécologue, un médecin généraliste ou une sage-femme. L’auto-prélèvement vaginal peut également être une alternative au prélèvement cervical.

Le premier test HPV pourra être réalisé 3 ans après une cytologie cervicale normale. Ensuite, il est recommandé de réaliser le test HPV tous les 5 ans en cas de résultat négatif de la PCR.

Un test HPV positif ne signifie pas forcément anomalie du frottis : la patiente peut être porteuse du virus de façon transitoire sans qu’il soit impliqué dans des lésions cancéreuses.

En cas de résultat positif du test HPV, un examen de cytologie cervicale peut être réalisé de façon réflexe sur le même prélèvement si celui-ci a été réalisé par un gynécologue, un médecin généraliste, un médecin biologiste ou une sage-femme. Si le prélèvement initial est un auto-prélèvement vaginal ou un prélèvement cervico-utérin réalisé par un pharmacien biologiste, un nouveau prélèvement (cervico-utérin) sera nécessaire.


Comment prévenir les infections à HPV ?

La stratégie de prévention des cancers liés à l’HPV repose, en plus du dépistage chez toutes les femmes de 25 à 65 ans, sur la vaccination. La couverture vaccinale en France est insuffisante (<30%).

Les recommandations HAS de vaccination HPV (2019) sont les suivantes :

  • chez les filles de 11 à 14 ans avec un rattrapage jusqu’à 19 ans révolus,
  • chez les garçons de 11 à 14 ans puis rattrapage possible jusqu’à 19 ans, voire 26 ans chez les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes,
  • chez les personnes immunodéprimées jusqu’à 19 ans.

Ce vaccin est pris en charge par l’Assurance Maladie à 65% (voire 100% dans certains centres de vaccination). Les organismes complémentaires interviennent habituellement pour compléter le remboursement.

 Dr Camille Machon, biologiste médicale