La maladie de Lyme ou « borréliose de Lyme » est une infection bactérienne due à un complexe de spirochètes appartenant au genre Borreliella (connu initialement sous le nom de Borrelia burgdorferi sensu lato), transmise par des tiques du genre Ixodes.
Actuellement, environ 20 espèces de Borreliella responsables de la maladie sont décrites. Aux Etats-Unis, la seule espèce pathogène pour l’homme est B. burgdorferi sensu stricto. En Europe et en Asie, on retrouve plusieurs espèces pathogènes parmi lesquelles : B. afzelii, B. garinii, B. burgdorferi sensu stricto, B. spielmanii et B. bavariensis.
En France, l’incidence de la maladie de Lyme est la plus élevée dans le Nord-Est (> 100 cas / 100 000 habitants). En Bretagne et en région Auvergne-Rhône-Alpes, l’incidence représente 50 à 100 cas / 100 000 habitants tandis qu’on recense moins de 50 cas / 100 000 habitants dans le Sud-Est (données 2013). L’incidence est plus importante entre mai et septembre.
Seules 5 à 20 % des tiques sont infectées par Borreliella.
Après une piqûre de tique infectée par Borreliella, il faut plusieurs heures – voire plusieurs jours – pour que la bactérie soit transmise à l’homme. Elle pourra diffuser localement sous forme d’un érythème migrant (EM) dans 5 à 10 % des cas puis diffuser dans l’organisme dans 10 à 20 % des cas et évoluer alors vers la chronicité (neuroborréliose, arthrite…).
En l’absence de notion de piqûre de tique et de manifestation clinique, le diagnostic biologique de la maladie de Lyme n’est pas justifié.
De même, les examens biologiques ne sont pas indiqués dans les cas suivants : dépistage systématique des sujets exposés, piqûre de tique sans manifestation clinique, EM typique, contrôle après traitement.
– Le diagnostic biologique indirect (détection d’anticorps de type IgG et IgM dans le sérum ou le LCR en cas de neuroborréliose) doit se faire en deux temps : d’abord une sérologie de dépistage par une technique ELISA puis, si le résultat est positif ou douteux, une sérologie de confirmation par immunoblot.
Les techniques de dépistage ELISA ont des performances très variables dont une mauvaise sensibilité (la sérologie est négative dans plus de 50 % des cas de borréliose au stade primaire). Ainsi, en cas d’érythème migrant, la sérologie n’est pas indiquée et le patient doit être mis sous traitement sans contrôle sérologique.
Les techniques de confirmation Immunoblot sont quant à elles peu standardisées et chaque fabricant propose ses propres critères d’interprétation.
Attention aux sérologies faussement positives par réaction croisée avec d’autres spirochétoses ou liées à une stimulation polyclonale (si virose, toxoplasmose, paludisme, pathologie dysimmunitaire).
L’interprétation de la sérologie doit se faire en fonction du contexte clinique avec le conseil du biologiste médical qui connaît les performances des réactifs utilisés.
Il faut savoir que les IgM tendent à disparaître au stade secondaire de l’infection (neuroborréliose, arthrite…). En cas de neuroborréliose précoce, la sérologie peut être négative les premières semaines. Le diagnostic repose alors sur la mise en évidence d’une réaction cellulaire lymphocytaire et/ou l’hyperprotéinorachie du LCR, une sérologie positive sur le LCR et une synthèse intratéchale d’IgG spécifiques.
– La PCR (recherche directe du génome bactérien par biologie moléculaire) est réalisée en laboratoire spécialisé, cet examen est non remboursable. En général, La PCR n’est pas sensible sur le LCR et donc non indiquée en cas de neuroborréliose. La sensibilité de la PCR est d’environ 60% dans les autres manifestations.
– La culture de Borreliella est réservée au Centre National de Référence.
Dr. Camille MACHON, Biologiste médicale du laboratoire DYNABIO Lafayette